L’entreprise sidérurgique ArcelorMittal prévoit une importante vague de licenciements sur plusieurs sites en raison d’un manque de compétitivité de l’acier en Europe. 600 postes seraient concernés sur l’ensemble du territoire français. L‘usine de Florange n’échappe pas au plan de réorganisation : plus de 100 emplois pourraient disparaître.
Dans le Grand Est, les réactions des personnalités politiques ne se sont pas faites attendre. Le président du conseil régional, Frank LEROY, attend un « engagement clair » du groupe Arcelor Mittal. Notamment en ce qui concerne « l’emploi, l’investissement et l’avenir du site ». Il annonce qu’il déposera une motion à la prochaine plénière du Conseil régional, pour mobiliser l’ensemble des forces vives autour de cet enjeu.
« Le plan social annoncé par ArcelorMittal est une très mauvaise nouvelle pour l’avenir de la sidérurgie dans le Grand Est. À Florange, ce sont des femmes et des hommes qui voient leur avenir fragilisé. Je pense à eux et leur adresse tout mon soutien »
Frank LEROY, président du conseil régional de la région Grand Est (communiqué de presse)
Par ailleurs, il précise que la région a alerté le gouvernement et la commission européenne pour assurer une « réponse forte face aux menaces qui pèsent sur la sidérurgie ». Il y mentionne notamment la concurrence déloyale, le coût de l’énergie et la transition écologique encore trop mal accompagnée.
Rémy DICK, maire de Florange, s’est dit « préoccupé » par cette annonce et apporte son soutien aux salariés :
« Je tiens avant tout à exprimer mon soutien total aux salariés potentiellement concernés par cette restructuration. J’appelle la direction d’ArcelorMittal à ouvrir un dialogue franc et constructif avec les représentants du personnel et les élus locaux. J’en appelle à l’État pour qu’il reste vigilant et pleinement mobilisé sur ce dossier. La Ville de Florange, fidèle à son histoire ouvrière et industrielle, continuera d’être aux côtés des salariés et de défendre, avec détermination, l’avenir de notre bassin ».
Pierre CUNY et Michel LIEBGOTT, présidents des communautés d’agglomération de la Porte de France-Thionville et du Val de Fensch, ont, quant à eux, rappelé leur « attachement à la défense de l’emploi sur le territoire de l’agglomération Thionville-Fensch pour ce secteur d’activité ». Ils affirment rester très attentifs à l’avenir de la sidérurgie et de l’industrie dans le bassin.
En réponse aux annonces, la CFDT appelle les salariés à faire grève, à raison de « deux heures » ce jeudi 24 avril pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « véritable trahison de la part de la direction d’ArcelorMittal France ». La décision d’ArcelorMittal s’ajoute à la fermeture du site de Reims, annoncée en novembre dernier par le groupe.
Des réactions en chaîne en Moselle
Par la suite, plusieurs autres personnalités ont pris la parole pour réagir à cette actualité qui secoue le territoire. Patrick WEITEN, président du département de la Moselle, a fait part de sa « profonde préoccupation ». Il appelle le groupe à « dialoguer avec les représentants du personnel, les élus locaux et l’État ».
« Cette décision brutale est une nouvelle blessure sur notre territoire qui a déjà tant donné, tant subi. Elle soulève des inquiétudes légitimes pour les salariés, leurs familles, mais aussi pour l’ensemble du bassin industriel mosellan. Ce combat est un combat pour l’emploi, pour l’industrie, pour la Moselle ».
Patrick WEITEN, président du département de la Moselle (communiqué de presse)
Le groupe Les Écologistes a réagi à son tour, mentionnant un véritable « coup de massue » de la part d’ArcelorMittal à l’encontre des salariés, à qui il témoigne son soutien.
« ArcelorMittal motive sa décision « en raison du manque de compétitivité de l’acier en Europe et d’un transfert vers l’Inde de certaines fonctions support de tous ses sites européens”. En réalité, cette décision de la direction d’ArcelorMittal est totalement à rebours des urgences climatique, économique et sociale. Il n’est pas tolérable que ces entreprises bénéficient de 300 millions d’euros d’aides publiques sans aucune contrepartie ».
Les Écologistes région Grand Est (communiqué de presse)
La Gauche Solidaire et Écologiste se mobilise, elle aussi et juge l’annonce « inacceptable ».
« Le plan d’Investissement France 2030, lancé par le gouvernement en 2021, n’est pas suffisant pour lutter contre les délocalisations sauvages justifiées par la crise de l’acier et l’augmentation du coût de l’énergie. Aussi, il y a urgence à remettre l’industrie au cœur de notre projet économique, social et environnemental pour la souveraineté de la France et de l’Europe. Nous demandons au Gouvernement une réaction forte et la mise en place d’une véritable stratégie pour notre souveraineté concernant l’acier ».
La Gauche Solidaire et Écologiste Grand Est (communiqué de presse)
Même constat pour FO Moselle, qui condamne la décision d’ArcelorMittal et se joint à la mobilisation générale pour « défendre les emplois et l’industrie ». Selon le syndicat, les salariés « sont dans la tourmente et font les frais d’une part de l’appétit insatiable des actionnaires et de l’autre de l’inaction coupable de l’État depuis des dizaines d’années ».
Laurent JACOBELLI, député de la 8ème circonscription de la Moselle, et vice-président du groupe RN à l’assemblée nationale, s’est également exprimé suite aux annonces :
« Je tiens à apporter mon soutien entier aux salariés de Florange ainsi qu’à l’ensemble des employés d’ArcelorMittal qui, aujourd’hui, voient leur emploi menacé. Pourtant leur savoir-faire est unanimement reconnu, à tel point que c’est dans cette usine de Florange que la flamme olympique des JO 2024 a été fabriquée ».
souligne Laurent JACOBELLI, dans un communiqué de presse
Il indique avoir demandé à la direction d’ArcelorMittal de recevoir tous les élus concernés afin de « trouver ensemble les solutions envisageables pour protéger l’emploi des salariés sur site et préserver l’économie de notre territoire ».
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