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Décès du photojournaliste Rémi Ochlik, Thionville en deuil

Le journaliste originaire de Thionville, Rémi Ochlik, a été tué mercredi 22 février, lors du pilonnage d’un quartier de Homs, ville syrienne assiégée depuis 18 jours. Il était âgé de 28 ans.

Animé par la volonté d’être au cœur de l’action, le jeune photo-journaliste a récemment couvert les conflits des printemps arabes, en Tunisie, en Égypte, en Libye et son dernier théâtre de guerre en Syrie.

Rémi Ochlik © Rémi Ochlik Agence IP3 Press

Né à Thionville, il avait été scolarisé à Marcel-Pagnol à Serémange-Erzange puis à Saint-Pierre Chanel. Il s’est ensuite lancé dans l’étude de la photographie à Icart-Photo (Paris), avant de travailler pour l’agence Wostok.

2004, 20 ans et toujours étudiant. Il se fait connaître en réalisant un reportage sur les émeutes haïtiennes accompagnant la chute du président Aristide. Selon la biographie disponible sur le site du prodige de la photo, « sa première expérience des conflits » a été récompensé du prix Jeune Reporter François-Chalais.

« Être là où se joue l’histoire »

Jean-François Leroy, le directeur du festival, expliquait alors : On m’a montré un travail sur les événements d’Haïti. Très beau, très fort. Je ne connaissais pas le mec qui a fait ça. Je l’ai fait venir. Il s’appelle Rémi Ochlik, il a vingt ans. Il a travaillé tout seul, comme un grand. Voilà. Le photo-journalisme n’est pas mort..

Fort de cette première expérience de reporter de guerre, il décide de fonder sa propre agence de presse, IP3 Press, spécialisée dans l’actualité parisienne et la couverture de conflits armés partout dans le monde.

Une série impressionnante de photo-reportages est alors produite, parmi eux, la guerre en République Démocratique du Congo, en 2008 ou l’épidémie de choléra et l’élection présidentielle haitienne, en 2010.

Le monde publiait hier les propos de Rémi Ochlik sur son site internet : 2011 a été une année incroyablement chargée. Chaque pays couvert avait son vécu propre par rapport à son régime, mais l’espoir, l’élan et les slogans étaient les mêmes. Les peuples étaient animés par le sentiment de ras-le-bol, moi par celui d’être là où se joue l’histoire.

Lauréat du World Press Photo

Ses clichés des conflits arabes de ces derniers mois ont fait le tour du monde, et ont été publiés dans les plus grands journaux, le Time Magazine, The Wall Street Journal, Le Monde Magazine…

Trois de ses photo-reportages, La Révolution du Jasmin, Tarhir Square et La Chute de Tripoli ont été couronnés du premier prix du festival Scoop Grand Lille. Plus récemment, il a reçu le quatrième prix du prestigieux World Press Photo pour son cliché Battle for Libya.

Le photographe était arrivé à Homs mardi soir, et voulait une fois de plus mettre des individus, des histoires, des peuples au centre de son objectif. Rémi Ochlik a marqué le photo-journalisme moderne en y insufflant une nouvelle dimension créative.

La municipalité de Thionville a souhaité saluer la mémoire de Rémi Ochlik. Le drapeau aux armes de la ville, sur le front de la mairie, sera mis en berne durant toute la fin de semaine.

Le journaliste originaire de Thionville, Rémi Ochlik, a été tué mercredi 22 février, à Homs en Syrie.

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